Le cyber-harcèlement est devenu une problématique majeure des établissement scolaires. La vigilance des enseignants, les ateliers de sensibilisation aux risques, la lutte quotidienne face à l’usage du téléphone en classe, sont autant de mesures mises en place. Et malgré cela, il arrive que des élèves ou des enseignants soient victimes de cyberharcèlement.

Mais qu’est-ce-que le cyberharcèlement ?

Comprenez harcèlement en ligne. Il s’agit d’une forme de harcèlement pratiquée sur internet, c’est-à-dire via les réseaux sociaux, les forums, les plateformes de jeux vidéo multijoueur, les blogs, les messageries instantanées, etc.

Bien souvent, il est une extension du harcèlement scolaire qui s’opère dans les cours d’écoles. Avec internet, il se propage d’un simple clic, ne laissant aucun répit à la victime. Elle est exposée en continu chez elle comme dehors.

C’est la tonalité des propos et leur fréquence qui caractérisent le cyberharcèlement. On parle alors « d’un acte agressif, intentionnel perpétré par un individu ou un groupe d’individus au moyen de formes de communication électroniques, de façon répétée à l’encontre d’une victime qui ne peut facilement se défendre seule ».*

Le harcèlement en ligne peut prendre plusieurs apparences* :

  • Les intimidations, insultes, moqueries ou menaces en ligne
  • La diffusion de rumeurs
  • Le piratage de compte et/ou l’usurpation d’identité digitale
  • La création d’un groupe, d’une page ou d’un sujet de discussion sur un réseau social à l’encontre d’une personne
  • La publication de photo ou vidéo embarrassante ou humiliante de la victime
  • Le sexting non consenti ou encore le revenge porn ou pornodivulgation
  • Le chantage à la webcam

Comment lutter contre le cyber-harcèlement ?

Tout commence par une sensibilisation dès le plus jeune âge. Aujourd’hui les enfants ont accès très tôt à internet et aux écrans (9 ans). Ils évoluent dans la sphère numérique sans aucune conscience des risques.

Les nouvelles technologies élargissent le champ des possibles. Il est donc primordial de cadrer les usages numériques et de faire prendre conscience des possibilités comme des limites de l’outil. La plupart des jeunes ne se rendent pas compte de la portée de leurs actions et des contenus diffusés.

« En France, 40% des élèves disent avoir été victimes d’une agression ou méchanceté en ligne » d’après le Ministère de l’Education nationale, principalement via l’envoi d’un texto ou d’un appel téléphonique. Ils sont 20% des 6-18 ans à avoir fait face à une situation de cyberharcèlement.**

Si les parents sont en première ligne, , le système éducatif joue aussi son rôle dans la prévention des risques et l’apprentissage d’usage responsable d’internet.

Comment prévenir d’une atteinte à l’e-réputation ?

Beaucoup d’adolescents n’ont pas conscience que toute publication de leur fait ou à leur insu a un impact. L’e-réputation se rapporte à l’image renvoyée sur internet. Elle se construit autour des contenus postés sur les réseaux sociaux, de commentaires en ligne, d’articles sur des blogs, ou toute image ou vidéo partagée sur internet.

Ainsi, la première règle est donc d’inciter les adolescents à réfléchir à ce qu’ils partagent en ligne.

Internet a un effet démultiplicateur. Un contenu posté sur les réseaux sociaux peut être relayé très vite et échapper au contrôle de son propriétaire. Même si en apparence, les réseaux sociaux sont gratuits, ils coûtent le prix de vos données personnelles. En effet, celle-ci serviront par la suite pour mieux cibler les contenus et publicités que vous recevez. De plus, les plateformes de réseaux sociaux conservent les données, même supprimées. Elles peuvent donc être récupérées ultérieurement.

« 46% des problèmes rencontrés en ligne le sont avec des inconnus »
« 26% des cyberharceleurs le font pour faire comme les autres »***

D’autre part, il est important de protéger son compte. Pour cela quelques mesures simples permettent de limiter l’accès et la diffusion d’informations :

  • On utilise un avatar ou un pseudonyme au lieu de sa photo et de son nom
  • On passe en mode privé (et on n’accepte que les gens que l’on connaît)
  • On évite de partager trop d’informations sur la plateforme (seules les informations obligatoires suffisent)
  • On n’oublie pas de paramétrer son compte pour limiter au maximum les accès
  • On ne communique pas son mot de passe (et on essaie de le changer régulièrement)

Vous pouvez également consulter les conseils et fiches pratiques proposées par Internet Sans Crainte.

Comment repérer les signes du cyberharcèlement ?

Enseignant, assistant d’éducation, infirmier, directeur d’établissement, ou encore conseiller d’orientation, vous avez un rôle d’écoute majeur.Il est primordial d’identifier les souffrances et de prendre au sérieux toute situation suspectequ’elle vienne de la victime, d’un parent ou d’un autre élève. Restez en alerte. Ouvrez le dialogue avec l’élève et n’hésitez pas à contacter les parents pour faire le point.

Si vous repérez un changement de comportement chez un élève (peur, angoisse, sur la défensive), il se peut qu’il soit victime d’une situation de harcèlement. Un enfant victime aura tendance à se replier sur lui-même.

Une inattention et des oublis, voire des absences répétées et non justifiées peuvent traduire une situation des stress et d’angoisse. De même une chute des résultats scolaires sont un signe à ne pas négliger.

Que faire en cas de harcèlement en ligne d’un élève ?

Si toutefois, vous êtes témoin d’une situation de cyberharcèlement, conserver les preuves de l’atteinte (capture d’écran). Ensuite, alertez le chef d’établissement et/ou le référent harcèlement au sein de l’école.

Si la victime est protégée par notre assurance E-réputation et Cyber-harcèlement incitez les parents à prendre contact directement avec notre assistance téléphonique ouverte 24h/24. Notre conseiller évaluera la situation et leur communiquera les bons réflexes à adopter.

Il leur indiquera les étapes à suivre pour une prise en charge professionnelle par notre équipe d’expert pour le traitement de l’enfouissement de l’information. Enfin une assistance psychologique pourra être mise en place pour la victime.

Continuez de communiquer avec la victime. Un dialogue ouvert est important pour rassurer l’enfant victime de l’atteinte. Vous pouvez également contacter le 3018, la plateforme d’écoute et de conseil face à une situation de harcèlement (prise en charge de la victime, signalement, actions à mener).

Sachez également, qu’il soit public ou privé, le cyberharcèlement est puni par la loi, que les échanges soient privés ou publics. Il est considéré comme « une circonstance aggravante du harcèlement moral ».

*Définition selon le Ministère de l’Education nationale
** Source Audirep/Association e-Enfance, Juin 2021)
*** internet sans crainte : étude Génération numérique, 2021 et Caisse d’épargne, e-Enfance, 2021
Sources : e-enfance.org, service-public.fr, education.gouv.fr, internetsanscrainte.fr
Source de l’image : Istock

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